D’une pierre, deux coups ! Une invitation à fêter l’Art Brut et les 20 ans de la Fondation Equilibre et Nuithonie.
C’est un festival ! Quatre spectacles inédits et un poème scénographique. Regarde bien ce que je suis, c’est un kaléidoscope, un jeu de pistes, un hommage et une fête. Car pour témoigner de la richesse inouïe de l’Art Brut, il faut savoir transgresser les standards de la création théâtrale, penser hors limite, agir sans modération, oser la démesure.
Le répertoire du festival est constitué d’une pièce chorale, d'un monologue, d'un concert rock, d'une conférence théâtralisée et d'une installation. Ces cinq formes sont à la fois autonomes et complémentaires.
Remarque importante : Lors de l'achat de votre billet, la mention "Groupe rouge" " Groupe jaune" n'est qu'une répartition du nombre de personnes par salle. Vous avez accès exactement au même programme.
Rose au sac à main
Théâtre
Un monologue inspiré d’une femme ordinaire autant qu’exceptionnelle : Rose Amar qui, par amour, accepta de se nourrir exclusivement de coquillages.
Parce qu’il entre un jour dans une boutique de souvenirs en Vendée, la vie de Paul Amar prend un tour nouveau. Émerveillé par les sculptures de coquillages exposées sur les étals, il vit une épiphanie. Dans son HLM de Ménilmontant, il ponce, concasse, cisèle, ajoure, assemble coquillages et crustacés qui deviennent sa seule nourriture. Il les sculpte, les peint, les organise. C’est la naissance d’une oeuvre colossale, aux couleurs saturées, dont l’ornementation touche au sacré. Aux côtés de Paul, se tient Rose, discrète, omniprésente, témoin privilégiée d’une oeuvre hors du commun. Dans ce monologue interprété par Céline Cesa et mis en scène par Michel Lavoie, l’auteur Fabrice Melquiot rend hommage à celle qui se cachait volontiers derrière son sac à main, quand son mari prenait la parole en public.
Augustin à la mine
Théâtre
Une fresque épique inspirée de la biographie fascinante d’Augustin Lesage, mineur de fond devenu peintre parce qu’il entendait des voix.
Un jour, tandis qu’il rampe dans un boyau de la mine où il travaille, Augustin Lesage entend la voix de sa petite soeur, décédée à l’âge de trois ans. Elle lui révèle un destin d’artiste auquel il accepte de se soumettre en commençant à peindre, sans jamais y avoir été préparé. C’est la naissance d’une oeuvre monumentale, d’un style singulier où se mêlent symétrie, symboles ésotériques et inspiration médiumnique. S’offrant corps et âme à la création, Augustin Lesage deviendra une figure majeure de l’Art Brut, saluée dans le monde entier. Entre visions magiques et réalité sociale, drame intime et saga historique, Augustin à la mine ausculte les frontières entre art, mysticisme et folie, pour scander haut et fort que la vie est le temple des métamorphoses et que l’art est l’affaire de toustes.
Marguerite à l’aiguille
Musique
Entre rock et chanson, le groupe fribourgeois Saint-Alban nous emballe avec un concert dédié à Marguerite Sirvins, légende de l’Art Brut.
En une dizaine de chansons lyriques, solaires ou mélancoliques, Saint-Alban, emmené par Emmanuel Colliard, explore, entre rage et délicatesse, le monde singulier de Marguerite Sirvins, aquarelliste et brodeuse vouée au silence et en proie au fantasme, internée durant plus de vingt-cinq ans à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère. Dix chansons ciselées pour raconter la ténacité, la patience, la passion de celle qui cousit, année après année, une robe de mariée devenue légendaire, en effilant des draps de lit, des chiffons, des tapis. Morte son rêve de mariage sur les bras, Marguerite Sirvins figure aujourd’hui au panthéon des artistes d’Art Brut. Il fallait bien guitares et claviers pour lui déclarer notre amour, à l’occasion d’un concert écrit sur mesure.
La Nécessité
Exposition
Sept mondes qui n’en font qu’un seul ! Sept artistes d’Art Brut sont invoqués par les frères Guillaume, poètes de l’espace et ouvriers du temps.
Poème scénographique en sept stations, La Nécessité est une installation qui invite le public à un parcours libre dans des strophes en trois dimensions, ouvertes au regard et à l’écoute. Célébration de la pulsion créatrice, l’exposition vous invite à la contemplation, au partage, à la découverte d’une narration flottante, de cellule en cellule, à la rencontre de Maurice Gabbud, de Madge Gill ou de Judith Scott, des artistes affranchis des codes et des systèmes, repoussant les limites du raisonnable, avec génie. L’Art Brut regorge de destins poignants, de personnages à la biographie hallucinante, de figures qui bousculent notre vision du monde humain et du monde de l’art. La Nécessité, avec ses sept chambres claires, vous ouvre les portes d’une autre perception.
Des Femmes au coeur brut
Théâtre – Conférence
Conférence théâtralisée dédiée aux artistes féminines de l’Art Brut ? Comédie déguisée en exposé savant ? Scène de ménage à trois ? Tout à la fois ?
Clarisse Fournier-Müller est modératrice. Dans le cadre de la conférence qu’elle anime, elle accueille deux spécialistes de l’Art Brut, Karine Laplace et Ruben Bontemps, afin d’évoquer la place des femmes dans l’Art Brut. Mais Clarisse Fournier-Müller a l’art de jeter de l’huile sur le feu. Longtemps tenues à l’écart des musées et des livres d’histoire, les femmes de l’Art Brut constituent une foule des marges, prolifique, secrète, créant souvent dans l’urgence des chambres d’hôpital ou des cellules. À la croisée du théâtre, de l’histoire de l’art, du témoignage et de la farce, Des Femmes au coeur brut mêle récits biographiques, analyse artistique et fulgurances poétiques. C’est une conférence et un guet-apens, une enquête et un simulacre, un spectacle et une aventure pédagogique.
"Je ne capitule pas, je ne capitule pas, je ne capitule pas, je ne capitule pas, je ne capitule pas, je ne capitule pas, je ne capitule pas"
Extrait du poème scénographique La Nécessité de Fabrice Melquiot